09-05-21-119
Bonjour les amis !
Chance ? Hasard ? A quoi tient qu’un mariage marche ou ne marche pas ?
Je ne crois pas qu’il y ait de réponse à cela, ou plus exactement non, il y a des milliers de réponses à cela ! Nous sommes tous différents et tout cela se combine au hasard…
Ce que je pense, à mon humble niveau, c’est que le fait d’être MARIé, n’est en rien un gage de sécurité.
D’ailleurs je n’y ai pas cru pendant DES années, persuadée qu’un vilain soir Michel ne rentrerait pas ! C’était trop beau !
Il venait me chercher au bureau, nous allions ensemble jusqu’au métro et nous rentrions chez nos mères.
Puis Michel revenait d’Aubervilliers jusqu’au Perreux, à moto, après une journée de travail sur les toits, tous les soirs après diner pour me voir chez ma mère. Nous nous mettions dans les bras l’un de l’autre et nous nous endormions pour quelques instants rassurants, puis il devait repartir dans la nuit et le froid…
Il ne parlait pas, je ne parlais pas, mais nous savions, nous nous devinions…
Nous sortions le week-end pour souvent nous promener au bord de la Marne ou visiter les zoos.
Nous étions bien tous les deux. C’est tout et c’était un TOUT.
Nous n’avons pas fait de projets, ni de plans, ni quoi que ce soit.
Jamais de mon enfance je n’ai pensé me marier un jour, avoir des enfants etc. Jamais je n’ai pensé à l’avenir, m’évadant dans mes rêves.
Michel s’exprime avec des actes et j’ai passé ma vie à le traduire, à le deviner. Ainsi après presqu’un an ce fut la fête des mères et Michel m’a offert un cadeau… ?!... Et c’était un tablier de cuisine avec des cœurs dessus… Je ne suis pas certaine qu’il avait vraiment « pensé » le symbole, ça lui était certainement venu comme quelque chose d’évident, d’inconscient, de spontané.
Puis maman qui avait eu des problèmes avec moi avant même ma naissance et qui craignait de me voir revenir « gros ventre comme devant » squatter la maison a dit un jour :
-« Si vous voulez partir en vacances ensemble, il faut vous marier »
J’étais mineure, j’avais 19 ans et à l’époque c’était encore 21 ans.
Michel qui parlait peu a répondu :
-Ca ne me dérange pas… »
J’ai dit :
-« Moi non plus. »
Maman a fait les papiers, a acheté un appartement dans lequel elle nous a logés (et là ce fut un miracle à cette époque où on ne trouvait rien !) et nous avons signé le bout de papier à la mairie avec nos plus proches, nous étions 7. La famille de Michel n’est pas venue, trop de problèmes. Je reconnais à maman sa gentillesse d’avoir fait un joli goûter et m’avoir offert une petite corbeille de fleurs.
J’étais libre !
Vous haussez les yeux ! Je signe pour un mariage et je suis LIBRE ?
Oui, j’étais libérée de mon enfance.
Et avec Michel, j’étais libre. Lui aussi se libérait du poids de sa famille. Nous savions sans jamais nous le dire que nous n’étions pas prêts à supporter de mauvaises situations, nous en avions eu suffisamment. Ce n’est pas cette signature qui nous lierait. Il était clair que ce que s’était permis l’un le permettait à l’autre. Il était évident que je travaillais et gagnais bien ma vie et n’avais pas besoin de lui matériellement. Nous étions égaux en droits. Si nous restions ensemble c’est parce que nous y gagnions quelque chose et que nous choisissions de le faire. Chacun se sentant libre, et sachant l’autre aussi libre, du coup, nous rendait plus attentifs à ne pas ramener la couverture à soi. C’était notre choix personnel de rester ou partir.
Si bien que nous avons appris à nous épargner mutuellement et à nous respecter.
Cela ne veut pas dire que ce fut idyllique ! Il y eu bien sûr des drames et des larmes et des retrouvailles sur l’oreiller, comme partout ! Mais nous avons appris à accepter l’autre tel qu’il était avec ses bons côtés et ceux qui agacent. Et chacun a fait la moitié du chemin vers l’autre.
Je crois qu’un point principal, dans un couple est de ne pas ramener tout à soi :
Quand l’un arrive de mauvaise humeur et qu’il s’emporte pour une bêtise, dit des choses désagréables, voire TRES désagréables ! Ne pas penser : « mais moi j’y suis pour rien ! et comment qu’il me parle celui-là ! » et crier plus fort.
Oui, ça fait mal, ce n’est pas juste.
Mais se demander : « Qu’est-il arrivé à l’autre ? Pourquoi L’autre réagit ainsi ? Qu’est-ce qui l’a blessé à le rendre agressif injustement ?» Attendre le retour au calme et essayer de voir comment apaiser le conjoint de ce qui l’a mis dans une telle humeur! Quelque chose s’est passé avant…Et cet avant peut venir de TRES loin…De son enfance !!!!
Le fait d’avoir été mise au courant dès l’enfance des moyens de précaution, du préservatif, qui nous a protégés d’avoir un enfant avant d’être guéris nous-mêmes de nos blessures a certainement été aussi une excellente chose.
Mais en dehors de cela, tomber sur celui qui suivra la même route, c’est le coup de chance, c’est tout ! Il n’y a pas de recette, et cette chance nous l’avons eue. Merci la vie !
Un petit truc : Dans une querelle, l’un crie plus fort que l’autre, le ton monte et cela devient grave. Vous vous doutez bien que ce n’est pas moi qui crie le plus fort. Mais je ne me tais pas non plus. J’écrivais sur un petit mot ce pourquoi je n’étais pas d’accord ou ce qui m’avait blessée. Je le glissais dans sa gamelle du déjeuner. Ainsi il lisait tranquillement sans avoir à défendre son amour propre de mâle. Le soir s’il voulait en parler on pouvait le faire le plus calmement du monde, en général on n’en parlait plus, il savait, je savais qu’il savait et pas de rancune ni de non-dits ravalés de travers et qui fermentent.
Voilà l’histoire d’un coup de chance, tout simplement.
Il fait bien gris et humide, il ne pleut même pas vraiment, cela ne remplit pas nos cours d’eau.
Je vous souhaite malgré la grisaille un cœur joyeux et tendre et je vous envoie plein de bisous joyeux !
LN