Bonjour les amis!
Je ne peux m’empêcher de me sentir un peu trahie par La Poste…
C’était une institution tellement pointilleuse, toute à son honneur, afin de donner un service parfait.
Il y avait le respect sacré du courrier, le respect des horaires de distributions, l’engagement fidèle des services de poste…
La « postale » les avions qui délivraient le courrier par n’importe quel temps avec des « coucous » tellement dangereux…Ces aviateurs qui continuaient vaille que vaille au risque de leur vie pour que le sacro-saint courrier arrive à temps…
Les facteurs qui étaient le lien entre tous les habitants de leur tournée, attendus, aimés, respectés de tous, invités à boire un coup sur le coin de la grosse table luisante…
Et ceux qui grimpaient dans les montagnes pendant des heures pour délivrer une missive dans un chalet au bout du Monde mais pur une fortune même n’auraient renoncé…
Et ceux qui pédalaient, leurs sacoches pleines de tous les instants de vie des habitants…
Les timbres, les collections de timbres, les échanges entre copains et amies et ces beaux albums plein de rêves et de voyages ! Plein de leçons aussi, on apprenait l’histoire autant que la géographie avec les eux !
Les trains dans lesquels les postiers faisaient le tri durant le voyage, travaillant de nuit…
Les bureaux de tris où les lettres volaient de case en case sans jamais se tromper de destination…
Oui, je suis aujourd’hui nostalgique de cela car je crains fort de voir ce service s’effriter lamentablement.
Déjà le courrier n’est pas toujours bien distribué, dans certains secteurs il est arrivé que plusieurs fois une personne reçoive du courrier adressé à quelqu‘un d’autre, non confusion de nom car des appellations différentes. La première fois mon amie a ouvert et se trouvait bien embêtée car c’était un relevé de banque mais pas le sien. Maintenant elle a eu d’autres erreurs mais elle vérifie bien l’adresse avant de desceller le pli, quitte à délivrer elle-même au destinataire…
Et puis les bureaux de Poste qui disparaissent… Nos gentils préposés avec qui on parlait une minute du temps qu’il faisait en achetant nos timbres, que j’embêtais chaque fois parce que je voulais de BEAUX timbres pour envoyer dans les pays étrangers de mes correspondants. Ces personnes patientes qui cherchaient pour nous longuement comment envoyer ce paquet à Pétaouchnock aux moindres frais…
Ces personnes à qui nous pouvions téléphoner :
-« J’ai un paquet de x centimètres, est-ce qu’il peut passer ? »
Maintenant quand je téléphone j’ai un robot qui sonne loin de ma ville, qui me fait jouer du piano sans musique sur les touches du téléphone pour enfin me gicler une musique stupide pendant 10 mn avant d’avoir un message « votre correspondant ne peut vous répondre pour l’instant, veuillez etc…. »
Là, je suis triste. J’aimais avoir l’une des personnes de ma ville, je les reconnaissais chacune à la voix et n’ayant pas une tonalité classique moi-même, tout de suite : « ah c’est vous LN je vous reconnais, ça va ? Que puis-je pour vous ?… » et déjà c’était chaud d’humain…
Jamais un robot ne nous rendra cela.
Déjà les boîtes à lettres ne sont plus relevées à l’heure indiquée, parfois pas du tout pendant un à deux jours (Que Choisir le précise)
Des timbres entre lesquels nous perdons notre latin… Celui-là plus cher qui ne va pas plus vite en définitive la plupart du temps (Que Choisir) et ceux que l’on ne peut compléter avec d’autres pour faire l’appoint…
Mais il nous reste encore des facteurs, et des facteurs consciencieux, je les ai toujours aimés et je continue, de toute mon admiration.
Des hommes, des femmes qui chaque jour vont de porte en porte avec le sourire, et particulièrement en province, qui rendent des services, qui sont parfois le seul contact humain de quelques personnes âgées oubliées dans leur lieu-dit…
Je rends hommage à Monsieur Edgar Galissaire en Seine et Marne qui apportait mon lot de courrier quotidien, avait toujours un sourire, un mot gentil, m’apporta une fois une lettre adressée : Elenetta Montry France et sut que c’était pour moi ! Homme qui m’aida de ses conseils avisés pour élever ma fille et mes bêtes avec la sagesse campagnarde de ses origines du Gers.
Je rends hommage aux facteurs de notre secteur actuel et, encore hier…
J’ai oublié que les tarifs avaient augmentés. J’ai mis une enveloppe de plus de 20g. en la timbrant pour 50g mais maintenant, honte à La Poste, il n’y a plus de 50g, c’est directement le tarif de 100g.
Plutôt que d’arrêter mon courrier et le retarder, notre gentille factrice a avancé les centimes, m’a mis le papier dans la boîte à lettres en me copiant le nouveau tarif en plus !
Cette même femme nous a dit « s’il y a de la neige et que vous ne puissiez avoir vos médicaments, je peux vous les apporter »… « Ce n’est pourtant pas dans son rollet » comme dit-on dans la « Farce du Cuvier »
Déjà on imprime les timbres directement sur Internet. Fausse manœuvre ? Tant pis, c’est nous qui perdons nos sous…Pensez à acheter une imprimante et de l’encre …
Déjà la plupart des courriers sont sur mail…
Où sont les lettres d’amour écrites à la plume à la lueur de la bougie ? Bon, OK, là j’exagère ! Mais c’était tout de même plus romantique qu’un message sur Facebook !
Déjà les factures sont en ligne et sans ordinateur vous êtes tout nus…
Bien sûr, je ne nie pas, ce pourrait-être un gain de temps, d’argent, plus besoin de classement à domicile… Ca va vite…
Mais rattraper une erreur par exemple ? A qui s’adresser ? Si on n’a pas compris, à qui demander ?
Tant que nous serons dans la bonne case tout ira bien. Mais si notre cas ne fut pas prévu, QUI nous répondra?
Et pire encore….
Tous ces gens qui travaillaient pour nous, mais aussi, étaient fiers de faire leur métier et de gagner leur vie honorablement pour élever des familles dans le respect et l’ordre, tous ces gens qu’un seul robot remplacera dans un espace au Kamchatka,(pour moi c’est le bout du Monde !) que vont-ils devenir, sans travail ?
Oh ils recevront une rente de mise à la porte, une charité : payés pour renvoi ? Que devient leur fierté, leur amour propre ? Ce ne sont pas des gros mots ça ! Je sais cela ne se dit plus, on parle de rentabilité, on parle de loisirs, on parle d’allocations… On parle de fric… Mais qui parle d’humains ?
Et leurs enfants, nos enfants, que pourront-ils faire plus tard pour gagner leur vie quand toutes ces machines auront pris la place ? Seuls les ingénieurs auront du travail pour les surveiller, mais les petits, les ouvriers, les manœuvres, les bras, que deviendront-ils ?
C’était la question du jour, je ne vous demande pas d’y répondre, c’étaient juste des pensées comme cela parce que…
J’aime bien nos traits-d’union, les facteurs !!!!
Là-dessus chers amis, je vous souhaite une excellente journée et je vous envoie plein de baisers !!!
LN
Le portrait, que j’ai peint à l’acrylique et non à l’ordinateur, n’est pas celui d’Edgar Galissaire, mais il lui ressemble énormément et chaque fois que je le vois je pense à lui. C’était une photo dans un journal, d’un paysan des Pyrénées.
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