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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 08:33
P'TITE HISTOIRE...FANNIE...

Bonjour à tous !

Le soleil nous sourit dès le matin…

Et je fais de même pour vous !

J’espère que vous avez passé un bon week-end et que vous êtes sages, et comme j’en suis certaine, je vais vous raconter une ‘tite histoire !

Soyez indulgents pour mes petits délires !!!

Fannie…

-« Venez, venez voir ! »

Toutes les ramures se penchèrent en se secouant pour laisser passer suffisamment de lumière entre les feuilles afin d’observer ce que leur sœur leur montrait…

-« Qu’est-ce que c’est ?

-Je ne sais pas…

-Une globule verte… dit doucement un bourgeon.

-Oh ça va toi ! Obsédé va ! »

Il faut que je vous dise que celui-ci est amoureux de la belle et jeune artiste qui travaille dans l’atelier de l’autre coté de la rue et qui a signé son entreprise : « globule verte ! »

-« On dirait une perle

-ou une graine !

- Oui, tu as raison, c’est plus logique ! »

Mais nul dans cet arbre, ni dans les arbres voisins n’avait jamais vu cela.

Une toute petite graine, verte, nichée dans l’aisselle d’une branche, posée, fragile, directement sur l’écorce.

Les oiseaux intrigués par le remue ménage de ces grosses têtes penchées ensemble s’approchaient pour voir… Ils ne connaissaient pas non plus… L’un d’eux eut la gentillesse délicate d’aller chercher un peu de mousse qu’il glissa sous et autour de la petite perle pour lui faire un berceau plus douillet.

C’est alors qu’intriguée une hirondelle qui se promenait dans le coin leur dit :

-« Ah mais je connais ! C’est une plante épiphyte je crois. J’en ai vu dans d’autres pays !

-Mais elle n’a pas de terre ici !

-Elle n’en aura pas besoin, elle vit comme cela.

-Alors on la laisse là ?

-Oui, répondirent d’un seul cœur tous les observateurs assemblés et émus par la fragilité de cette naissance.

-Il faut lui donner un nom !

-Globule Verte… susurre notre bourgeon énamouré.

- Oh la barbe, toi !

-Epiphyte, épiphytegénie ! Et pis ..Hiphygénie !

-Oh le lourd !!!

-Pourquoi pas épi-Fannie alors ?

-Fannie ?...Fannie, oui, c’est mignon, d’accord pour Fannie »

-D’accord…D’accord..Tous sont d’accord. »

Point, fermons les guillemets.

Sous le regard attentif des arbres, Fannie grossit, grandit, et devint une très belle orchidée. Une espèce rare jamais rencontrée même par l’Hirondelle qui a tant vu.

Petite Fannie se sentait protégée par ces branches solides, mais tellement étrangère, seule dans son trou. Elle dressait sa petite tête et tentait de découvrir autour d’elle une créature qui lui ressemble. Mais non, aucune…

Plus elle grandissait et plus elle se sentait triste et abandonnée. Ni père, ni mère pour la reconnaitre et s’y appuyer pour avancer dans la vie. Que faisait-elle là ? Qu’allait-elle devenir ? Tant de questions la taraudaient que Fannie se fanait.

Plusieurs fois elle vit un gros oiseau qui tournait autour d’elle, lui faisant des sourires et des clins d’œil. Elle ne savait trop comment réagir ! Fallait-il répondre ? Elle laissait passer…

Jusqu’au jour où l’oiseau sombre vint se percher sur sa branche. Il était si grand et s’était posé si près qu’elle devait se pencher en arrière avec la crainte qu’il ne l’écrase, et lui, de son haut, la toisait avec un drôle de sourire et un regard fixe… Pendant un temps il l’a regardée ainsi, puis :

-« Tu es bien jolie Fillette ! Mais tu m’as l’air bien triste. J’ai remarqué que tu es toujours seule. Si tu veux, je peux être très gentil avec toi, mais toi tu devras être très très gentille pour moi ! »

Il s’approche d’elle doucement et penche sa tête vers elle, son regard est étrange, lourd, et malgré son air souriant elle a froid dans le dos en le regardant.

La peur la prit et la peur la sauva.

Sans s’en rendre compte, l’impulsion et la répulsion l’arrachèrent de son logement, la firent glisser sous l’aile du méchant et elle se laissa tomber plusieurs mètres en dessous, se réfugiant sous un buisson.

Le vilain oiseau lui tournant le dos ne put voir où elle avait atterriet après quelques grands coups d’ailes autour des lieux, lassé, finit pas s’en aller.

Fannie sous son églantier retrouvait son souffle et ses esprits.

-« Et maintenant, qu’est-ce qui va m’arriver ? Je ne peux pas remonter dans l’arbre ! Et comment se fait-il que j’ai pu me glisser jusqu’ici… »

C’est alors qu’elle comprit qu’elle pouvait marcher…

Qu’avait-elle à perdre ? Personne ne pleurerait son départ et peut-être pourrait-elle retrouver de la famille ailleurs ?

Et voilà notre Fannie en route pour les aventures.

Elle marche de longues heures, à la recherche de son bonheur, sous le soleil et sous la pluie, pendant le jour et la nuit, elle boit aux sources, à la rosée, elle se nourrit de ce qu’elle peut trouver et elle rencontre des choses nouvelles…

Elle rencontre des fleurs qui lui ressemblent un petit peu… si… tout de même ! Alors elle entre en conversation avec elles, mais les fleurs sont attachées à leur terroir et refusent de bouger, se moquent des jambes de Fannie et lui rient au nez en disant qu’elle n’est qu’une vagabonde, une bohémienne et qu’elle aille danser ailleurs…

Car depuis que Fannie s’est découvert des pattes, elle fait des progrès !

Elle rencontre la grenouille et avec elle, elle apprend à sauter !

Elle rencontre le lézard et ensemble ils ont rampé !

Elle rencontre le papillon et elle peut maintenant voleter !

Et elle continue sa route, seule, sa quête afin de trouver quelque chose qui lui ressemble et puisse améliorer les bases qu’elle maitrise de mieux en mieux.

L’automne vint et sur son chemin se retrouve près d’un tas de cendres tièdes. Fannie n’a pas très chaud en cette saison peu faite pour son tempérament, et elle s’approche prudemment de ce tas gris.

C’est alors qu’elle voit arriver sur elle deux énormes et monstrueuses choses en cuir, avec des lacets croisés devant et qui marchent. Elle n’eut que le temps de se glisser derrière une grosse pierre.

Les chaussures sont surmontées d’un homme immense… enfin… immense pour Fannie ! L’homme apporte des branches, remue les cendres et pose son fardeau sur les braises rouges. Et il s’en va.

Fanny reprend son souffle et regarde, intéressée, puis étonnée, interloquée, enfin émerveillée, ses yeux s’élargissent d’admiration…

Des brandons, s’élèvent, timidement d’abord, puis de plus en plus hardies, des fleurs de feu comme jamais Fannie aurait pu imaginer. Et ces flammes s’illuminent dans la nuit qui descend et assombrit le paysage alentour. Fannie hypnotisée s’approche doucement et son corps, inconsciemment suit la mesure, ses reins se cambrent, tout ce qu’elle a appris vient à son aide instinctivement, et elle danse ! Elle sent son corps qui s’élance, elle s’envole sur la pointe des pétales, elle s’enroule et ce faisant elle s’approche de plus en plus du feu qui crépite de joie, qui craque la cadence. Elle est si proche qu’elle se sent chauffée de passion, enroulée dans les flammes, caressée par les flammèches qui s’envolent et l’étourdissent,elle tourne et vire et s’enivre de liberté et d’apesanteur, la fumée parfumée lui fait battre le cœur, elle oublie son corps qui réagit en souplesse, sans effort …. Elle est flamenco, elle est tango, elle est l’amour, elle est la vie…

Les flammes lui prennent les mains et l’entrainent et avec ses soeurs de joie Fannie oublie tout, son passé, sa quête, son avenir, elle n’est plus que danse…

Seulement ses pieds s’échauffent, la brûlure lui fait regarder le sol, l’herbe s’enflamme, elle voit le serpent cramoisi et brûlant se faufiler sournoisement jusqu’à l’arbre, il grimpe, d’autres le rejoignent autour du tronc, l’arbre sonne l’alerte à ses confrères mais c’est trop tard pour lui.

Fannie tout à coup dégrisée entend les hurlements de l’arbre, des arbres ses amis, elle comprend le danger et s’enfuit de l’infernale tentation. Elle pleure d’impuissance, elle ne peut sauver ceux qui ont été si bons pour elle quand elle n’était qu’une petite graine verte…

Mais dans les histoires , les miracles existent !

Son cœur était si grand qu’elle pleura et pleura tant et tant qu’elle réussit à éteindre l’incendie. Les arbres furent blessés mais sauvés.

Alors Fannie demanda à l’écureuil de bien vouloir la regrimper au creux d’un chêne et refusa à jamais de danser. Elle s’installa sagement dans l’aisselle d’une branche, un oiseau lui apporta un peu de mousse et Fannie pondit des graines qui furent transportées alentour par ses amis les animaux, et c’est ainsi que dans les arbres vous pouvez voir des petites boules vertes et des fleurs sans racine…

Non. En fait vous ne pouvez pas les voir, parce qu’elles sont bien trop petites pour des yeux humains. Le seul moment où vous aurez une chance d’en rencontrer, parfois, c’est par une soirée tranquille, en regardant dans l’âtre danser les flammes d’une bûche sèche, parfois vous pourrez deviner une fleur qui danse… Ce sont les filles de Fannie.

Hélène Porcher Mars 2014

En espérant que cela vous laisse avec un petit sourire je vous souhaite à tous une excellente journée !

Avec toutes mes amitiés bien entendu !

LN

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commentaires

B
Bravo, du grand Hélène, avec une petite morale comme je les aime.. une enfant dans un corps d'adulte, qui a besoin de rêver et de s'emmerveiller dans ce monde de rapaces... bisou Sylvain
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L
LN<br /> Merci Sylvain de ta visite , cela me touche quand je sais combien vous devez être occupés, peut-être même préoccupés...<br /> Bonne journée à tous les deux et que votre vie devienne confortable et sereine!<br /> Je t'embrasse! LN
G
Merci pour ce moment de rêve... et ton doigt ds tt ça ? <br /> Bonne journée à toutes. Bisous de Gi
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L
Pardon Ginette! Je t'avais répondu mais il me semblait bien que j'avais oublié de cliquer sur valider. Tête en l'air! Mais quand j'ai voulu vérifier, la ligne était morte... <br /> Mais me re-voilà! Pour te dire merci de ta visite et pour te dire que cette histoire de petit doigt n'est pas le plus pénible de ce que j'endure habituellement donc je fais avec sans plus d'histoire que celle de l'écrire pour vous faire rire! Ne t'inquiète pas, tout va bien.<br /> J'ai reçu les photos , merci et je te retrouve sur mails dès que ça marche!!!<br /> Gros bisous<br /> LN
G
Chère LN : quel joli conte ! quelle imagination ! il va falloir que j'en fasse un de ce style : les miens sont trop terre à terre ! J'adore le flamenco ! je l'ai vu danser en Andalousie, et c'est transportant ! et quelle grâce ! il est vrai que parmi tout ce que j'aurais aimé faire et qu'évidemment je ne pouvais même penser apprendre, il y avait la danse, mais la danse apprise, la redoutable au début qui compte les pas et raidit les muscles : ce sera pour la prochaine fois... mais être une belle andalouse, faisant tourner les têtes, quel beau rêve ! Connais-tu carmen Amaya, tu dois en avoir entendu parler : une gitane merveilleuse au chant et à la danse qui ont fait le tour du monde... j'ai un disque d'elle que je ne me lasse pas d'écouter : les pieds et les mains qui claquent et cette voix éclatante, j'ai dû vous en parler ; je commence à radoter mais enfin tant pis ! et la valse à seize ans je me voyais danser la valse aux bras d'un beau cavalier... chacun ses rêves ; en tout cas ta belle flamme est devenue mon fond d'écran jusqu'au prochain dessin qui m'émerveillera ! bisous à tous germaine
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L
Chère Germaine, bonjour! J'adore tout ce qui est danse et moi aussi j'aurais aimé... Mais ma tête m'a fait danser tant et tant! Je connais Carmen Amaya, mais j'ai été ouverte à cet art du Flamenco avec la Danse du Feu de Manuel de Falla, vu étant collégienne dans le petit cinéma de Sancerre. Ma compagne Suzanne et moi nous nous entrainions en cachette dans le laboratoire du collège, et à nous les retournés dos et les reins fiers!!!<br /> J'admire et vibre à toutes les danses, aux danses traditionnelles surtout, mais principalement au Flamenco!<br /> J'ai toujours eu une grande attirance pour les &quot;Bohémiens&quot; comme on disait...Le voyage, les animaux, les artistes...<br /> Bonne journée Germaine!<br /> Bisous LN
M
Voilà une belle histoire, poétique, avec juste ce qu'il faut de &quot;suspense&quot;, une fin &quot;qui finit bien&quot; ! Une histoire de printemps juste accordée au chant de l'oiseau joyeux qui trille devant la maison, une histoire de bonheur et de renouveau...<br /> Merci, Hélène, Bonne journée ! Il va faire beau encore aujourd'hui ; dépêchons-nous d'en profiter !
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L
LN<br /> Oh oui Jeannette c'est bon ce soleil! Je &quot;perds&quot; au moins 10 minutes le matin à compter et recompter les nouvelles petites fleurs qui sortent, si discrètes, cachées encore sous les feuilles mortes, mais courageusement elles forcent de leur petit nez un passage vers la lumière de l'astre glorieux!<br /> La vie est belle Jeannette et je vous embrasse!<br /> LN