Bonjour mes chers passagers !
Vous préparez les fêtes ? Vous êtes dans les achats de Pâques ? Vous aurez les petits pour le week-end ?
Bonne fatigue pour tous !
Ce matin je vous emporte dans une joyeuse nostalgie… Pas une histoire, juste des sensations de souvenirs ! Je suis certaine que vous y reconnaîtrez les vôtres !
Bientôt Pâques…
Je ferme les yeux, le dos au soleil, et je me souviens…
Je me souviens de ces bambins excités que l’on enfonce dans des parkas comme des esquimaux ne laissant passer que des petits museaux entre les fourrures des capuches, les bottes de couleur avec lesquelles on se trompe si facilement de pied, les gants qui ont toujours perdu leur frère si on ne les a pas définitivement liés par un long cordon.
Et c’est :
-« Non, attends ton frère, ta cousine… »
Les premiers habillés piétinent devant l’adulte qui barre la porte et essaie de les calmer en souriant.
-« Tenez, prenez un panier ! »
-« et moi ? »
-« Tiens prends ce sac je n’ai plus de paniers ! »
Enfin la porte s’ouvre sur le matin froid, il y a encore de la neige entre les feuilles des tulipes précoces. Les enfants s’égaient comme une volée de moineaux sous les rappels des adultes :
-« Attention, ne piétinez pas les fleurs de Mamie »
Il y a déjà quelques accidents, c’est dans l’ordre, ça fait partie du jeu, la mamie sourit avec tendresse et indulgence !
Voilà tout ce petit monde penché au-dessus des plantes nouvelles des jardins et des allées, trimbalant leurs paniers trop grands pour eux ! Un cri :
-« J’en ai un ! »
L’enfant montre triomphalement son œuf sous cellophane ; nous ne sommes plus au temps des œufs durs teintés maladroitement et qui déteignaient sur les menottes et les vêtements !
-« Mets-le dans ton panier et cherche, doit y en avoir d’autres ! »
Cela rassure les bredouilles qui, le regard jaloux s’étaient immobilisés pour regarder le chanceux ! Les voilà repartis…
Le plus petit craint d’être bousculé et reste planté, un pouce dans la bouche, son panier à ses pieds. Un adulte va à son secours :
-« Cherche mon chéri ! Allez va… »
Il fait trois pas et s’arrête… Le tonton l’accompagne et suggère l’endroit :
-« Regarde chéri, qu’est-ce que c’est cette fleur en papier qui dépasse ? »
L’enfant se jette en avant, écrase les primevères, et, tout en continuant à sucer son doigt, de l’autre main il prend le paquet avec une poignée de myosotis pas encore fleuris, il est heureux comme un chercheur d’or à sa première pépite !
Un autre hurle :
-« J’en ai un, j’en ai un !!! » et déjà il cherche à développer afin d’entamer la friandise.
-« Non mon bonhomme, tu attends ! Vous ramassez et on partagera ensuite… »
C’est à regret qu’il met le cadeau et son papier chiffonné dans son sac.
Celle-ci, la besogneuse, ne dit rien mais elle cherche et elle trouve. Elle a déjà une récolte double de celle des autres. Elle guette du coin de l’œil le mouvement de ses frères, sœurs et cousins et preste comme une belette elle se glisse juste sous la main de l’enfant pour ramasser le lapin avant le découvreur !
Celui-ci recule et boude :
-« Nathalie ramasse tooooout !
-Fais plus vite ! Et toi Nathalie, laisse un peu les autres, regarde, tu en as déjà plein ! »
Nathalie est un peu frustrée, non pas de friandises, mais elle a pour habitude de faire bien, de faire mieux, n’est-elle pas la plus grande du haut de ses 6 ans !
« Pierre, viens voir, approche… » Et tout bas un adulte lui chuchote :
-« Tu sais les Lapins de Pâques pondent dans l’herbe, mais les cloches font tomber d’en haut, des fois, ça s’accroche ! »
Nathalie a entendu et déjà lève la tête et commence à courir :
-« NON ! Nathalie, laisse Pierre ! »
Il faut un moment à Pierre pour comprendre, il est encore bien jeune et pas très dégourdi. Mais ca y est, il a vu, pendu à la branche du mahonia… Il court …Il décroche le trésor et, déboulant sur ses courtes pattes dans des bottes qui semblent trop grandes pour lui, il rapporte à l’adulte qui est le plus proche !
-« C’est bien chéri ! Et bien tu le mets dans ton panier et tu regardes si tu vois autre chose ! »
-Chéri, dit la mamie à son mari, je crois qu’ils ont tout trouvé maintenant.
-Tu es certaine ?
-Je pense, on va voir au partage, j’ai noté… »
-Allez les enfants, je crois qu’il n’y a plus rien, on va rentrer. Certains se précipitent de bon cœur, ils sont gelés, les gants sont trempés, mais d’autres espèrent encore et continuent de chercher, il faut aller les prendre par la main :
-« Ca y est, c’est fini, venez, nous allons faire la distribution. Attendez, attendez, d’abord déshabillez-vous et retirez vos bottes ! »
Toujours attendre, les adultes ne comprennent pas l’impatience ou quoi ?
Maintenant tous autour de la grande table et le bout du nez encore rouge du froid, s’affairent, attentifs. Les paniers sont déversés et le partage se fait, équitablement, Mamie a bien compté un pour chacun dans chaque forme de friandise ! Les papiers crépons et cellophanes jonchent le sol, les fleurs que Mamie avaient découpées sont mouillées et déteintes et finissent vite fait dans la poubelle avant que les enfants ne se tachent. Il ne reste plus qu’à limiter les gourmands :
-« Juste un, d’accord. Nous allons déjeuner maintenant et après vous en aurez un autre ! »…
C’était Pâques…Nos Pâques sont loin, les Pâques de nos petits enfants s’éloignent, ils sont trop grands maintenant…Vivrons nous suffisamment longtemps pour partager les Pâques des arrières petits enfants ?
Je nous le souhaite à tous !
Je vous souhaite à tous une excellente journée et que les souvenirs fassent fleurir de doux sourires sur vos visages. Si ces souvenirs s’adressent plus aux anciens, c’est aussi le souvenir d’enfance des jeunes qui vont continuer cette fête pour les nouvelles générations !
Les œufs sont faits..Rien n’va plus…. On gagne et jamais on ne perd !
Avec toutes mes amitiés chaleureuses, comme toujours !
LN
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