ANIEZ FIN
C’est alors qu’une jeune fille vint reprendre leur assiette de carton et que le maire éleva la voix !
-« Chers amis, si vous voulez bien vous rapprocher je crois que nous avons encore une petite surprise. »
Curieusement il n’y eut pas de trainard, tout le monde vint immédiatement se rassembler autour de ce qui restait de la crèche.
Monsieur le maire se tourna vers Aniez qui était à son coté et dit :
-« Chère Aniez, puis regardant la maman qui se tenait un peu en arrière de sa fille, chère madame, vous avez sans doute remarqué qu’Aniez n’a pas reçu de cadeau.
-Oh mais cela ne fait rien et c’est bien normal, et c’est déjà tellement gentil tout ce que vous avez fait pour nous !
-« eh bien ce n’est pas tout car toute notre petite commune s’est cotisée pour vous offrir….. »
Il prit Aniez dans ses bras pendant qu’une complice ravie, arrivée derrière les deux femmes, tirait d’un grand geste théâtral la couverture qui recouvrait la chaise, révélant à Aniez et sa maman un magnifique fauteuil roulant !
Tonnerre d’applaudissements !
Oh que les larmes de reconnaissance d’Aniez et sa mère furent belles, plus belles que les étoiles qui brillaient au ciel de cette nuit d’avant Noël et chacun dans la foule en avant autant qui perlaient au bout de leurs cils….
Dans un commun élan, parents , enfants, étrangers ou non et de quelque religion que ce soit, jeunes ou vieux, ce soir en cet instant, avaient inventé l’Amour Universel et n’en étaient pas peu fiers !!!!
-o-o-o-o-o-o-
La dame qui avait conduit Aniez et sa maman s’approcha :
-« Si vous voulez que je vous ramène, vous me dites, la petite est peut-être lasse…
-Oh merci, merci à tous, merci madame ! Mais nous allons étrenner ce carrosse dès ce soir, n’est ce pas ma chérie ?
- Oh oui Maman ! Merci merci à tous ! »
Aniez envoie des baisers toujours installée dans le creux des bras vigoureux de Monsieur le maire.
Il dépose l’enfant dans sa chaise et étale maladroitement la couverture sur ses jambes.
Tonnerre d’applaudissements à nouveau !!!
La gamine rayonne et la maman incapable d dire un mot tant elle est bouleversée, va pour se mettre derrière le siège pour le pousser après avoir rabattu la couverture sur les minces épaules de la fillette, mais le maire l’écarte et dit :
-« Ah non ! A moi l’honneur, s’il vous plait ! »
Et se redressant de toute sa taille, il commença à pousser le petit véhicule dans la paille, ce qui n’était pas facile, aussi en rajouta-t-il de semblant de blocages et de vire voltages afin de détendre l’atmosphère trop émue et les rires fusèrent avec les moqueries amicales au sujet d’un permis de conduire qui eut été bien utile au conducteur !
La foule, dans un joyeux tumulte, suivit en cortège et accompagna les deux étrangères qui l’étaient devenues beaucoup moins en une soirée.
-o-o-o-o-o-
La nuit était claire. Le sol gelé faisait sonner chaque bruit d’une résonnance cristalline.
La foule suivit puis se dispersa, chacun rentrant chez soi le cœur pur… Quelques groupes suivirent encore, quelques personnes habitant non loin de chez nos héroïnes vinrent marcher un moment à coté d’elles et les assurèrent de se rencontrer à nouveau dans les jours suivants, échangèrent même quelques bises spontanées.
Maintenant seules, la maman poussant le fauteuil, Aniez le nez en l’air admirant les étoiles :
-« Maman, que c’est beau, qu’est ce que les gens sont gentils !
-« Oui ma fille, répondit gravement la maman. Nous avons vraiment beaucoup de chance, et tu vois ma chérie, c’est ça LA France. Alors n’oublie jamais, tu m’entends ? N’oublie jamais, travaille à l’école du mieux que tu peux, reste droite, reste forte quoi qu’il arrive et un jour, plus tard, tu rendras à ce pays ce qu’il t’a donné.
-« Oh Oui maman ! C’est un beau Noël ! »
Hélène PORCHER 2012.
BON NOEL A TOUS!!!
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