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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 08:55
LA SOURCE...

Bonjour! Il va encore faire beau, chouette!

Mais hier j’ai eu froid toute la journée. Pas vous ? Le soleil était là mais le vent était glacial !

Quand Michel est remonté du fond des pentes où il coupait l’herbe à la « mobylette à bretelle », couvert de détritus de graminées et de feuilles hachées, il m’a tout de même appelée :

-« On mange une glace ? »

A vrai dire j’étais en pleine recherche pour tenter de faire un en-tête pour une recette, je n’avais guère envie de décrocher, pas plus que de la glace.

Mais j’ai dit oui pour ce moment partagé avec lui, un moment de calme à deux…

Nous nous sommes donc assis sur notre large pierre en face de la maison, le dos au soleil…Mais il était peut-être plus tard que d’habitude, ajouté à ce méchant souffle d’Eole refroidit, j’étais encore gelée.

Alors nous avons déménagé nos carcasses pour aller nous asseoir au bord de la fontaine qui n’a ni chêne, ni rossignol qui chante, mais un filet d’eau perpétuel que nous entendons le soir de notre chambre, vie douce, joyeuse et constante.

La bordure est faite de pierre arrondie et basse que les mousses envahissent.

A l’intérieur est installé un ancien faitout d’aluminium pour avoir toujours une petite provision d’eau d’avance.

Un jour Michel a découvert des petites grenouilles cachées dessous. Aussi a-t ’il installé sous cette gamelle un pont de deux briques afin de leur faire un abri. Mais les grenouilles sont parties et nous n’avions jamais vu de têtards.

Tous deux sur le bord étroit de cette margelle nous avions le soleil en pleine face et enfin je me réchauffais, les yeux à demi fermés, à lécher ma glace au café, toujours au café.

Puis nous avons regardé le mystère des profondeurs de quelques centimètres de cette eau de vie avec ses mousses croissant lentement en silence et ses pourritures discrètes et saines quand nous avons aperçu…Une babarotte qui flottait.

J’ai pris mon courage à deux mains, moins deux doigts, un qui ne marche pas et l’autre utilisé pour soulever la bestiole, et nous l’avons installée au bord de la pierre au soleil.

Tous deux penchés sur elle avec espoir :

-« Elle est morte ?

-Non, elle n’est pas morte.

-Tu es sûr ?

-Non, mais je crois… »

Le « je crois » n’est pas que Michel soit entré en prière ! Il veut dire j’espère !

Et en effet l’insecte s’est réveillé très doucement et nous avons pu observer des choses très drôles comme :

Elle rentre ses antennes ! Je pensais que c’était toujours tendu en avant ces choses-là ! Mais non , elle repliait sa petite tête en dessous et on voyait disparaître ses petits plumeaux minuscules. Elle devait les nettoyer…

Et puis nous avons vu une aile sortir, diaphane, mais bien plus longue que son corps. Elle l’a étalée au soleil, puis pour la rentrer sous ses élytres, elle a arrondi le mouvement autour de son corps pour la glisser dessous.

Elle fit de même pour l’autre aile, puis, enfin sèche mais un peu épuisée par l’attente en faisant la planche dans l’eau, elle est gentiment venue s’installer sur mes genoux.

Au bout d’un moment, il me fallait retourner à mon travail. J’ai essayé de faire comme nous faisions avec les coccinelles et j’ai fait grimper la babarotte sur ma main puis je l’ai dressée au ciel pour qu’elle s’envole. Mais peut-être seules les coccinelles ont-elles droit au firmament car ma petite bête n’étant pas à Bon Dieu ne s’est pas envolée bien qu’elle l’eut fait pour venir sur mes genoux.

Alors je l’ai déposée bien gentiment au cœur d’une fleur de rhododendron dont je sais qu’elle appréciera le confort pour y trouver souvent de ses sœurs endormies là.

Fin de l’histoire de la pierre de source pensez-vous ?

Eh bien non !

Le soir, vers 11.30, Michel avant de fermer la maison va voir la température de la nuit. Le thermomètre est près de la fontaine. Soudain :

-« Loulou !!! Viens voir , vite ! »

Mon chiffon à vaisselle dans la main je cours et je vois Michel penché au-dessus de l’eau inspectant les profondeurs avec sa pile électrique :

-« Regarde !!!

-Où ça ? fit la taupe que je suis

-Là, là… »

Une grenouille !!! Pourtant pendant le jour nous avions cherché et n’avions rien vu. Est-elle venue le soir ? Je n’en sais rien, mais nous étions heureux comme des gamins à voir cette minuscule grenouille couleur de boue étaler ses longues jambes pour détaler et se coller à la pierre, le nez pointu et les yeux dorés à fleur de surface !

Peut-être que le fait que Michel ait rehaussé le niveau d’eau courant au fond de la pierre va nous ramener des bestioles ? Devinez qui serait la plus contente ????

Ce n’est pas la découverte, enfin, de la véritable source du Nil, ni un tombeau des Pharaon au cœur de l’Egypte, ni de la pierre philosophale, mais pour nous, c’est déjà toute une aventure que j’aime à partager avec vous…

Je vous en souhaite de pareilles ! Et je vous envoie toutes mes amitiés plus chaudes que le vent !!!

LN

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commentaires

G
A dire vrai c'est quoi une barbarotte ? je ne vois pas, alors éclaire ma lanterne, une sorte de sauterelle ? <br /> En ts cas j'aime bien ton histoire, les détails si subtils, on s'y croirait , de même la pte grenouille qui est revenue car elle sait que vs l'aimez... C'est vraiment si joli ces petits bonheurs à portée de tous que peu comprennent.. et en plus partagés, ça alors c'est super, quelle entente magnifique vous deux... c'est merveilleux... J'aime bien ton dessin, ces marguerites , fleur aimée, qui ressortent si bien sur ce fond noir. Bonne journée, en espérant que tu auras moins froid. Bisous de Gi.
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L
Les babarottes sont des petits hannetons, pas plus gros que l'ongle de ton auriculaire. Cela s'appelle june bugs aux Etats Unis, insectes de juin. En effet ils connaissent la date et ce sont des milliers de babarottes qui surgissent par nuages d'insectes maladroits du sol. Ils s'attrapent facilement pour aller à la pêche...ou donner aux poules comme friandise! Mais cette année ce sont les geais qui ont travaillé pour l'équilibre de la terre en campant devant la maison et au moindre rayon de soleil faisant sortir les babarottes, c'est sans arrête qu'(ils gobaient les petites bêtes. Hélas mon appareil n'est pas assez puissant pour que je puisse les prendre en photo pendant leur déjeuner!<br /> Je t'embrasse Gi et, Hauts les coeurs!<br /> LN
M
Et si ça, ce n'est pas le vrai bonheur, je me demande où il se cache le bonheur ! Bien entendu, les beaux esprits qui me font &quot;grimper aux rideaux&quot; (c'est une image !!!) peuvent faire des gorges chaudes ou des sourires apitoyés devant cette histoire vraie.... La vérité, c'est qu'il en &quot;crèvent&quot; de jalousie, mais qu'ils ne l'avoueront jamais ... Pensez donc, ma pauv'dame, perdre son temps au sauvetage d'une babarotte ou s'extasier devant une grenouille rousse, où va-t-on ? Où ces pauvres gens n'iront jamais, non parce qu'ils ne le pourraient pas, mais parce que ça ne fait pas &quot;branché, in&quot; ou je ne sais quoi, de l'avouer !<br /> bonne journée, Hélène, vous avez gagné une glace supplémentaire, rien que pour le bonheur que vous m'avez donné... et je ne dois pas être la seule ?
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L
Merci Mésange d'avoir si bien partagé nos &quot;petits bonheurs&quot; mais je sais que vous êtes pareille à nous sur ce plan là, que vous aimez vos bêtes et observez les oiseaux sur le petit abri que vous, au pluriel, avez fabriqué et installé pour eux!...<br /> Je ne dis pas que le manque d'argent ne soit pas parfois un grave problème dans la vie de certains, ne peut pas l'être si cela nous arrivait, je ne nie pas cela. Mais avec le nécessaire de base assuré, la vie nous offre plein de petits bonheurs, il faut juste avoir envie de les trouver!<br /> Je vous embrasse chère Mésange!<br /> LN