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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 08:10
TULLE -DSCF6379
TULLE -DSCF6379

Bonjour à tous!

Si Marlborough n’est pas revenu, nous avons eu plus de chance que lui!

J’avais oublié dans la liste du départ le kit de survie mais nous avons survécus tout de même !!!

Tout s’est bien passé.

Partis tôt, (Non, ce n’est pas de l’Italien !) le temps était gris et humide. Ce que j’ai trouvé surprenant, ce sont ces poches de brouillard qui se bloquent dans un jardin alors qu’autour il n’y en pas !

La route était grise, humide et lisse comme une longue anguille étalée sur les 50 km. Mais la circulation y est calme et sans problème.

Je n’en dirai pas autant en arrivant à Tulle.

C’est vraiment une très jolie ville, la vieille ville ! Des routes étroites et pavées qui serpentent, des maisons qui s’amusent à se grimper sur le dos les unes les autres au long des flancs escarpés de la montagne et des falaises de terre et de roche.

Ces maisons souvent avec encore des colombages apparents et des balcons, simulés par des colombages ou bien réels et en creux, recouverts au-dessus par l’étage supérieur ou par le toit pour finir, et des guirlandes de barquettes de géraniums fleuris tout au long. Des magasins sous des arcades, des portes et des porches sculptés…

Pour qui a le temps, ce sont des promenades ravissantes qui vous transportent sans danger pour le retour dans une époque passée.

Mais tout cela n’était pas prévu pour la circulation actuelle et les milliers de voitures qui roulent ou qui stationnent !

Ajoutez à cela que c’était jour de marché, étalé tout un long de la rivière et j’y serais bien allée y faire un tour, mais pour ce matin ce n’était pas le moment, nous nous sommes fourvoyés, avons fini par être coincés dans le marché avec des hommes qui nous regardaient, dérangés, comme si nous étions des martiens assez stupides pour arriver là avec notre soucoupe volante !

Nous n’avons même pas tenté de trouver une place sur le parking de l’Hôpital généralement débordé et sommes allés directement dans la rue de la Préfecture (voyez Mésange cette fois je ne me suis pas trompée !) où, miracle, il restait un espace vacant juste pour nous.

Une fois redescendus à l’hôpital ce fut pour nous apercevoir que son parking était ouvert avec des places de libres.(Et sans parcmètre !)

A l’hôpital c’est partout à peu près pareil, passée la porte, d’abord, nous allons faire pipi. L’Esprit n’est pas ce dont on s’occupe le plus en ces endroits de médecine.

Ensuite nous prenons un ticket (066) et allons nous asseoir dans la salle d’attente. Là, des personnes sont déjà installées, faisant attention de ne regarder personne, les yeux baissés sur leurs mains, le sol, le vide. Tel un petit coq je claironne gentiment un : « Bonjour messieurs-dames ! » Quelques-uns surpris répondent parfois, d’autres lèvent la tête avec un petit sourire… ou non.

Aujourd’hui très peu de monde ils en étaient déjà au numéro 063 !!!

Une fois appelés nous allons au guichet noté sur l’écran lumineux.

A Tulle ce sont des box ouverts, des panneaux séparent chaque espace afin de préserver l’intimité de chacun en toute discrétion.

La dame derrière son ordinateur est charmante et demande nos papiers, vérifie nos identités, se bat une fois de plus entre prénom usuel et prénom officiel de Michel qui s’appelle en réalité légale Roger et remplit une feuille pour le secrétariat du service où nous devons aller.

C’est au 8e étage.

Nous empruntons l’ascenseur. Un sourire, une petite remarque pour un contact avec les co-voyageurs de l’espace pour ces quelques secondes et nous nous envoyons en l’air. En toute honnêteté, du calme !

L’ascenseur a coincé une « liftière » dans ses murs pour indiquer les étages, mais ce devait être très étroit car la voix nasille et s’éraille. Nous comprenons tout de même quand nous sommes arrivés au 8e ciel.

Longs couloirs vides et silencieux au sol lisse sur lesquels nous glissons plus que nous marchons.

Docteurs, infirmières et secrétaires sont réunis dans ce petit bureau autour de Magali la secrétaire du service.

-« Nous voilà, vous pouvez servir le thé » dis-je en riant.

Magali nous connait et rit avec nous, entrainant les autres avec elle.

Remise des papiers puis salle d’attente.

J’en profite pour prendre une photo par la fenêtre. A peine ai-je le temps de ranger l’appareil que l’infirmière-tout-sourire, assistante du docteur, vient nous chercher.

Examens de Michel, discussion sur les nouvelles méthodes techniques chaque année améliorées et rassurantes. C’est vertigineux les progrès de la médecine et surtout de la chirurgie.

Et puis, la meilleure parole que peut nous dire un médecin : « bon, rendez-vous dans un an».

Ravis nous retournons au secrétariat pour recevoir notre diplôme de vie « pour un an », nous demandons à Magali où était le super marché le plus proche, Michel n’a plus de petits fromages blancs pour son petit déjeuner.

Enfin nous demandons à cette charmante jeune femme de transmettre tous nos vœux de rétablissement et nos amitiés à notre docteur habituel que nous aimons bien. Au revoir tout le monde, poignées de mains, sourires sincères et, comme si nous avions peur qu’ils nous rappellent et nous disent qu’ils se sont trompés, nous filons à toute allure vers la sortie !

OUF ! De l’air, même humide c’est bon, nous sommes dehors, libres pour un an !

Mais tout en allant rechercher la voiture je dis :

-« On a fait rudement vite aujourd’hui, ne reste-t-il pas assez de temps pour pouvoir aller jusqu’à Meymac ?

-Si, pourquoi ?
-Ce serait plus simple et plus rapide que de chercher le supermarché parmi les sens interdits, les voitures et les piétons, puis de trouver une place de parking
!

-Tu as raison et même mieux, on passe à Egletons, donc le SUPER U ! »

« Voilà une idée qu’elle est bonne ! »

La route lisse, grise, glisse sous nos roues…

Egletons, le super U !

Nous avions faim. Nous n’avions mangé qu’une petite soupe, un bon bol dans lequel la cuillère tenait verticalement dans l’épaisseur du mélange, mais nous n’avions pas eu nos deux tartines aux fromages blancs, pas de café pour Michel, pas de tisane pour moi, et les émotions, ça creuse c’est bien connu, la joie aussi.

Nous allons prendre ce que nous venions chercher,et nous décidons de faire un « rest-at-home » compression linguistique à anglicismes « de restaurant à la maison » inventé pour notre usage personnel et nous choisissons longuement un « ready-made » repas tout prêt, une assiette qui se réchauffe,

-« Non pas en 5 minutes madame, pas en trois minutes monsieur mais en Deux minutes chrono ! » au micro-onde.

Cette fois nous décidons tous les deux pour la même chose (c’est bien la peine d’avoir le choix !) Saumon-riz-épinards.

C’est bien gentil tout ça, mais nous avons toujours faim MAINTENANT ! Pas tout à l’heure ou plus tard !

Et puis l’envie de se faire plaisir, de faire la fête…

Michel mangerait bien un croissant. Mais ils sont vendus par quatre et au beurre ce qui veut dire que je n’en mangerai pas. Ca fait tout de même beaucoup pour un seul homme,…Même Michel !

Et nous trouvons une boîte de « chouquettes » !!!

Depuis quand n’avons-nous pas mangé de « chouquettes » ?

Bon, je ne vous le demande pas à vous, mais nous n’avons trouvé personne pour nous dire, même pas nous, tant c’est loin dans le passé !

Va pour les « chouquettes » !

Nous passons à la caisse (eh oui !) et nous emportons nos trésors serrés sur notre cœur jusqu’à la voiture.

Nous nous sommes assis, J’avais la grosse boîte de 250g de « Chouquettes » sur les genoux, ça fait du volume ces viennoiseries pleines de vent!!!

La pluie s’est mise à tomber à seau ! Nous étions bien, tous les deux, enfermés dans la voiture chaude, complices et gourmands! Un rideau d’eau (J’aime beaucoup ça, permettez que je répète : un ridodo ! Merci ça me fait du bien.) a couvert les vitres en ruisselant et nous a isolés du monde entier.

La boîte ouverte, Michel a plongé dedans avec tant d’appétit que j’ai dû planter mes ongles dans la boîte pour la retenir de peur qu’il l’avale aussi !

Nous en avons beaucoup ri et, soyez rassurés chers amis, j’ai eu ma part, Michel y aurait veillé !

Nous n’avons pas tout mangé, non…Pas vraiment… Mais pas loin… Nous avons fait comme les chats : laissé juste un peu pour préserver notre dignité !

Et voilà !

Bon je préfèrerais être une grande aventurière, « Voir basculer l’horizon sous les pas de mon cheval rouge » et vous raconter des odyssées pittoresques et échevelées, mais je n’ai que mon petit quotidien à partager…Je le fais de bon cœur et j’espère vous avoir transmis un peu de mon sourire et de ma joie de vivre.

« Et par-dessus tout cela, Monsieur, je vous ajoute, Madame, non pas une, non pas deux, mais quatre bises chacun, mes plus grosses, mes plus chaudes et je vous les fais gratis ! »

Bonne journée à tous !

LN

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commentaires

M
Ah... Tulle et ses belles maisons, ses rues en pente, ses escaliers, son hôpital (avec ses escaliers pour les claustrophobes) ! Et Tulle &quot;sous la banquise&quot; : quand on descend de notre Plateau ensoleillé et que, de la Nationale se dévoile la surface nacrée, étincelante qui va d'une colline à l'autre, en recouvrant &quot;tout&quot; Tulle... Quelle étrange impression de s'immerger sous la surface de cette mer de glace. Et pourtant, moi aussi je préfère Tulle à Brive. Même les jours de marché où la terre entière semble se donner rendez-vous en centre-ville...<br /> Merci LN pour le récit vécu de votre odyssée et &quot;bonne année&quot; à Michel !<br /> Mhel
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M
Donc, tout va bien! &quot;Bon pour le service!&quot; comme disait mon mon grand-père... Un jour de grand courage ou de folles envies, prenez le temps de vagabonder dans notre mmodeste capitale où j'ai vécu qutre années de jeunesse estudiantine et qui, je vous l'assure, mérite le (et même les) détour(s)... Plus secrète que sa rivale (Brive dite la Gaillarde.... mais parfois nommée à mots couverts &quot;la paillarde&quot;), qui s'étale (oserai-je dire &quot;sans pudeur&quot;?) au soleil et à tous les vents, Tulle se mérite au gré des ruelles secrètes, des grimpées, le long des quais de la Corrèze qui fleure encore bon sa sauvagine alors qu'à Brive... Bref, vous aurez vite compris laquelle je préfère.... Peut-être aussi à cause de certaines promenades parfumées de violettes ?<br /> Bonne journée à toutes ! et à tous !
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L
Bonjour Mésange, je ne connais intimement ni l'une, ni l'autre de ces deux villes. Je connais leurs hôpitaux ce qui, du coté touristique, n'est pas une recommandation même si , pour leur usage, je n'ai rien à leur reprocher. Mais ne serait-ce que ce que j'en aperçois à travers les vitre de la voiture, je n'ai aucun coup de coeur pour Brive qui est...Une ville quoi, Alors que Tulle, ben , C'est Tulle!!!<br /> Ce que je reproche à Tulle c'est d'être si souvent dans le brouillard et la grisaille, à cause de son enfoncement entre les montagnes je pense. Brive me semble souvent plus claire et ensoleillée...Mais peut-être est-ce seulement le hasard du moment où nous sommes passés par là!<br /> En tous cas je ne doute pas de la beauté de vos souvenirs en Tulle, l'âge des études est certainement notre âge le plus riche en émotions de tous genres!<br /> Je vous embrasse chère Mésange!<br /> LN
G
Comment ne pas sourire de bon matin en te lisant !! d'un rien tu es fais un grand livre plein d'humour, par dessus le marché !! mais ds tt ça l'essentiel c'est que Michel aille bien, et aussi !!! que les chouquettes étaient bonnes.. Bonne journée. Bisous et merci pour cette belle photo, tu l'as prise à temps !!! Gi
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L
Iml vient de tomber brusquement une averse, toutes les gouttières ont débordé! Mais cela se calme et la ligne revient, je peux donc te dire merci de tes gentillesses et te souhaiter une bonne journée!<br /> Bisous<br /> LN