J’AI REUSSI A ENTRER DANS LA PLACE….

Bonjour chers amis !

Ca y est, je suis dans la place !

Vous me pardonnerez de ne pas vous en avoir parlé plus tôt, mais j’ai eu tant de difficultés ! Je vous avais dit que j’y arriverais et je suis à quelques mètres de mon objectif.

Oh ce ne fut pas chose facile !

Il m’a fallu affronter les fauves et les Pieds Géants qui dansaient dans tous les sens !

Pas de chaussons grenats à l’intérieur de fourrure*, mais des chaussures beiges presque des chaussons en effet et des socquettes qui prétendaient être blanches. Ces dernières étaient les plus dangereuses car elles bougent sans arrêt, on ne peut deviner dans quel sens elles vont repartir, et il leur arrive même de sauter de leur perchoir sans prévenir, gare si vous êtes dessous  !

Mais j’ai réussi à me faufiler dans la maison et me cacher dans la cuisine, c’est déjà un grand pas de fait.

Et j’avais raison ! C’est bien de là que vient ce chant !

Mes enfants si j’arrive jusqu’au bout, je ne vous raconte pas !! Si,si je vous raconterai, promis !

Pour l’instant je suis réfugié sous la « banque ». Non, pas la banque de France, mais la « banque » c’est un nouveau mot pour moi. C’est une amie des socquettes qui lui a expliqué ça, j’entendais tout de dessous mon abri, elle le racontait aux chaussures beiges, cela semble pouvoir désigner cette longue planche qui longe le mur de la cuisine au-dessus des cartons, posée sur des tréteaux et qui leur sert de table de préparation ou de dépotoir.. Oh pardon, ce n’est pas gentil ! Mais c’est là où tout se pose avant de trouver sa place.

Les socquettes m’ont vu ! J’essayais de traverser pour aller dans l’autre pièce, je croyais qu’elle partait à droite donc je filais par la gauche et zou, elle était déjà retournée. Elle n’a eu aucune peur comme cela arrive parfois chez les humains. Elle s’est mise à rire en disant :

-« Qu’est-ce que tu fiches ici ? »

Elle  a ouvert la porte et d’un coup de torchon m’a indiqué la sortie, mais moi pas idiot, je n’avais pas fait tout cela pour rien, j’ai filé sous l’évier !

Dessous c’est sombre, alors elle a attrapé une pile électrique pour me repérer, mais j’étais déjà dissimulé dans les fentes des parpaings, bien malin qui m’aurait découvert là ! Elle a renoncé tout de suite, enfin pas tout à fait car du coup elle a rencontré un troupeau de moutons qui paissaient là depuis la dernière estive sans doute, aussi a-t-elle pris une pelle et une balayette et nettoyé l’endroit.

Le calme est revenu, je me suis fait tout petit et j’ai attendu, vous connaissez ma patience !

Quelle torture d’imaginer ce qui se passe là-haut ! De les entendre jouer leur musique de Tziganes !

Ce matin nouvelle tentative et c’est encore elle qui m’a surpris c’est pourquoi je vous écris de dessous la fameuse « banque » !

Pas facile, mais j’ai bon espoir car non seulement je les entends et les sens fort bien à l’étage, ce qui va me poser un gros problème de voyage, mais j’en ai déjà croqué un !

Les socquettes ont fait je ne sais quoi, trop haut pour que je puisse voir, elles remuaient des boîtes… et soudain j’en ai vu un tomber et cavaler sur le carrelage ! Je ne pouvais pas me précipiter sans prendre de risques, mais à mon niveau, je pouvais parfaitement suivre de l’œil la fuite de mon casse croute et repérer sa planque!

Un peu plus tard un deuxième, un beau gros bien gras, mais flute, le fauve noir est arrivé et il l’a gobé ! Pas question de révéler ma présence, ceux là sont vraiment terribles ! Ils sont plusieurs et détruisent tout sur leur passage !

Le premier je l’ai donc retrouvé plus tard, au calme et il était délicieux, bien gras,  ce qui me redonne de l’énergie pour envisager la grande traversée et la montée des escaliers. Mais une fois là-haut, les grillons seront à moi !!!!!! J’en ai le cœur qui bat !

Je vous raconterai tout mes amis…
A la prochaine !!!

Mes amitiés à tous !

LE Lézard…via LN

*Voir blog de Jacky Questel ou Yvonne Ollier.