Bonjour chers amis !
J’espère que tout va bien pour vous !!!
Je vais vous raconter un souvenir d’enfance…
Je n’étais alors qu’une jeune sauterelle sans cervelle.. J’avais gardé les rondeurs de mes joues d’enfant, mais déjà mes membres longs et grêles annonçaient la préadolescence.
Il faisait une belle journée de juin et j’étais fascinée par les marguerites aussi avais-je quitté la famille pour aller faire un petit tour seulette. J’aimais ce soleil chaud sans brutalité qui me chauffait le visage et le corps, et la brise légère qui faisait frémir la prairie, piquant des fleurs ici et là dans la longue chevelure blonde et ondulante des graminées.
Les odeurs d’herbe crue et pleine de sève qui verdissait mes pieds nus et de la terre qui se réchauffait doucement en cette fin de matinée m’enivraient et me faisaient tourner la tête, je me sentais aussi légère que ce papillon citron qui voletait devant moi comme une fleur soudain libérée! Je sautais, je dansais, je marchais, j’avançais dans cet océan qui me chatouillait au passage, je ne pensais à rien, j’étais seule au monde et je régnais sous ce ciel bleu pur où seul une touffe d’ouate immaculée faisait contraste, immobile, presqu’incongru.
C’est alors que j’eus l’impression de quelque chose qui bougeait derrière moi. Je me suis retournée, mais ne vis rien. Seulement le vent sans doute. Je continuai ma promenade mais gardai malgré tout l’esprit en alerte. Ma maman m’avait tant parlé des dangers qui nous guettent que j’y pensais.
Et le bruit se fit entendre de nouveau… imperceptible, un peu éloigné, un craquement… Cela venait de la bordure de buissons… J’accélérai le pas… Là je ne pouvais me tromper. Le halètement de quelqu’un qui marche vite, derrière mon dos… Je me retournai tout en marchant et je vis…
Il était gros, lourd, habillé de cuir noir, je sentais venir à moi son odeur forte, lourde et manifestement il essayait de me rattraper.
Que faire ?
Impossible de partir en arrière pour retourner chez moi, il me barrait la route.
La distance en avant n’étant qu’espace libre, je n’avais aucune chance de le distancer même en courant…
Une seule possibilité, garder mon sang froid et faire front.
La peur me serrait le ventre, et la voix essoufflée était maintenant près de mon oreille :
-« Alors jeunesse ! On se promène toute seule ?
-Pas vraiment une promenade, Monsieur, je dois retrouver mes parents près de l’arbre proche que vous voyez là. Ils vont arriver d’un moment à l’autre de derrière ces arbres !
- Heureusement pour toi, car il n’est pas prudent de se balader ainsi seule à ton âge ! Tiens, tu avais fait tomber cela, j’ai eu du mal à te rattraper mais c’eut été bête de la laisser perdre, elle est magnifique… »
Je regardai ce qu’il me tendait… Une fleur de trèfle tombée de mon bouquet !
Et il partit à ses affaires en disparaissant vite dissimulé par les fourrés.
Je n’ai jamais dit à Maman ce qui s’était passé de peur de me faire gronder, je savais que j’étais en tort, et j’avais eu la peur de ma vie et une bonne leçon de prudence pour l’avenir !
Je n’ai évidemment pas de photo de mon pseudo agresseur, mais je vais vous mettre la mienne à l’époque où cela m’est arrivé. Vous allez voir, j’étais plutôt mignonne !!!
Je vous souhaite à tous une bonne journée !
Avec mes amitiés et un grand sourire !
Signé : Une sauterelle via LN
PS. Depuis j’ai revu le gros monsieur ! Il s’appelle Monsieur Bousier ! Et il ne ferait aucun mal à une mouche !
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