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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 08:47
LES TRAINS DE L'ORAGE....

Chers amis,

En ce moment je ne sais comment je me débrouille mais je n’ai le temps de rien.

Pourtant j’ai réussi à mettre sur le papier, très vite, cette pensée vécue au petit matin d’avant-hier alors que j’étais à moitié réveillée par l’orage.

L’ORAGE….

Dans un demi-sommeil elle perçut des roulements lointains, pourtant ce n’est pas l’orage qui s’approchait qu’elle entendit mais le train…Les trains…Les trains de son enfance qui la hantent encore…

Elle n’ouvrit pas les yeux et resta avec son rêve à demi éveillé, les roulements se rapprochent et en cadence syncopent le silence…

Tous ces trains de la peur, ces trains du malheur… Qui emportent, qui déportent…

Une fois dedans c’est la fatalité, on ne peut descendre en marche, il fonce, droit devant, inéluctable, indiffèrent, il ne change pas de rail, aveugle et sourd, dans un bruit de ferraille et de guerre, il transporte…

Les grondements du ciel prennent de l’ampleur et l’angoisse l’envahit…Ce sont deux petites filles dont elle est l’ainée, la GRANDE, responsable de sa petite sœur, deux fillettes assises bien sages et bien droites sur la banquette de bois, serrant entre leurs petites mains le paquet de gâteaux qui devrait les consoler. Elle a encore dans les oreilles de sa mémoire les claquements secs, successifs, de portière en portière, des gros loquets de métal lourd qui verrouillent son destin… Il y a quelque chose de définitif dans ces portes de bois qui se rabattent brutalement… Les petites filles quittent une maison qui ne veut plus d’elles pour des pensionnats anonymes qui resteront impersonnels, à tout jamais déracinées et étrangères…

Maman… Les petites filles gardent ce mot si doux, loin, bien enfoncé au fond de leur mémoire sans trop savoir qu’en faire…

Le train fonce, déchirant le paysage qui se floute dans la vitesse du convoi… Et elle entend le déplacement d’air, enfoncée dans son lit avec ses reins de vieille femme qui ne peuvent plus se détendre. Elle oublie un peu plus chaque jour les détails du quotidien, mais le vent qui gonfle et ronfle lui rend son angoisse ancienne aussi vivante qu’hier.

L’ orage craque et gronde, et le déplacement d’air envahit la chambre par la fenêtre ouverte, fait voler les rideaux et le papier marque page du livre terminé hier soir avant de s’endormir.

Les arbres courbent le front comme pour éviter et se protéger de la grande main brutale de la tornade qui les attrape par les feuilles et leur tord les branches avec méchanceté. Les troupes déferlent avec leurs armements lourds, le bruit devient infernal, l’électricité jaillit comme des lames de métal, le ciel éclate de violence et de rage !

La locomotive explose au-dessus de la maison dans une explosion assourdissante, et descendent du ciel de lourdes gouttes comme des parachutistes armés, groupés, serrés qui se heurtent et se bousculent en arrivant sur le toit dans un roulement de tambour pour une charge mortelle et aveugle, se précipitent au sol en piétinant de leurs grosses bottes tout ce qui existe. Les branches craquent, les feuilles s’arrachent, les fleurs se couchent détrempées, les gouttes traversent les feuilles des courges et poignardent sans pitié les tendres courgettes à peine nées, tout est destruction…

Et soudain…Le silence… Fini….

Les dernières troupes d’occupation du territoire se distraient en glissant sur les plaques de fibrociment du toit, emportant dans leur élan des morceaux de mousses pour finir dans une joyeuse cascade de libération descendant le toboggan des gouttières… Tout s’apaise…

Le train est reparti, elle est restée. Sans bouger, toujours sans ouvrir les yeux, elle tend la main pour toucher du bout des doigts, sans l’éveiller, l’homme qui dort à coté d’elle…

Tout est bien, elle n’a plus de train à prendre, elle est arrivée….

H.PORCHER 6 juillet 2014.

Ce texte à un coté un peu dramatique par rapport à ce que j’écris d’habitude, mais nous ne sommes pas faits d’un seul sentiment, toutes les émotions se mêlent en nous et ressortent tout à tour.

Mais je vous rassure tout va bien, et même le jardin ! Quand j’ai ouvert les yeux les arbres étaient certes décoiffés, mais pas tellement plus que moi, et le jardin trouvera comme toujours la force de se redresser !

Je vous souhaite une excellente journée, ensoleillée si possible car nous sommes tout de même en juillet !

Et je vous envoie un bouquet parfumé fleuri d’amitiés !

LN

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commentaires

Y
Et soudain... la VIE ! Car la vie est là, toujours là qui nous ouvre ses portes...<br /> Tout près de toi Hélène !
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L
Merci Yvonne! Je t'embrasse bien fort! LN
G
Oui ces trains de malheur qui ont transportés des êtres vivants considérés comme des bestiaux, entassés les uns sur les autres, sans rien à manger et surtout sans eau... Triste l'histoire..<br /> Triste aussi celles de ces enfants qui quittent leur maison pour un endroit inconnu... que va t-il leur arriver ? <br /> La pluie bruyante a éveillé en toi de bien tristes souvenirs, et j'espère qu'elle n'a pas fait trop de dégâts...<br /> J'ai regardé ton dessin mais je ne sais pas trop ce que tu as voulu exprimer... un train, mais j'aime ces couleurs qui se mélangent et chacun y trouve ce qu'elle cherche.. Merci et bonne journée. Bisous. Gi<br /> PS : pour Gimp, je pense que tu as loupé quelque chose pr que ton image se traduit avec l'icone du renard. Je demanderais à Mo, d'ailleurs je lui ai envoyé ton mail et comme elle doit venir je te dirais la suite... mais tu es sur le bon chemin.
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L
Bonjour GI!<br /> Le dessin n'est qu'une flaque de pluie après l'orage au pied du tilleul qui n'existe plus. Il était devenu trop gros et ses branches abimaient le toit de la maison et nous gardait dans le froid et l'humidité de son ombre. Mais je le regrette...<br /> Oui tout ce que je chargeais en dessin était sous l'icone du renard gris (pas joli en plus). Il y a une manoeuvre qui m'échappe, mais j'ai reçu plein d'aides, je devrais m'en sortir! La seule chose c'est que les tutoriels (j'ai toujours envie de mettre tutoriaux) ne sont pas de la même année donc les indications sont sous des formes différentes. Mais je sens ce qui ne va pas, donc il faut juste que je trouve le bon sens... J'espère pouvoir m'y remettre cet aprem, ce n'est pas le jardin qui va m'en empêcher il fait encore tristounet. mais ça peut se lever!<br /> Merci Gi pour ton accompagnement et je t'embrasse bien fort!<br /> LN