Bonjour M’sieurs –Dames!
Journée intense et besogneuse, ce fut hier!
Ca y est la saison a changé et Michel a rallumé la cuisinière. Cela chauffe mieux et surtout la chaleur ne se perd pas dans les airs comme par la cheminée ouverte !
Et les petits oiseaux ?
Désolée ils sauront bien se débrouiller ! Et la cheminée du toit garde un peu de chaleur, j’ai entendu dire que parfois les chauvesouris s’y réfugiaient.
Lessives et étendages à l’intérieur.
Préparation de quatre pâtons pour les pains qui suivront.
Pâte et cuisson de 6 gaufres. J’espérais pour trois jours mais Michel n’a pas résisté à la tentation. A propos : J’ai ajouté une petite cuillerée de miel dans mes gâteaux, si peu que ce soit cela parfume bien, c’est délicieux, même pour moi qui ne tiens pas particulièrement au miel. C’est du bon, offert par nos amis qui ont des ruches ! Merci à eux !
-Cueillette de quelques navets qui se sont mis à pousser à toute vitesse quand ils ont senti la pluie, alors que c’étaient de vieilles graines, et que les pousses végétaient. Je n’avais rien espéré, c’est cadeau.
Nettoyage et congélation des feuilles et de quelques racines, en en gardant une poignée de chaque pour la soupe de ce soir.
-Ajout de pissenlit, orties, carottes à la soupe, et des haricots « nera occhi » ( appelés comme cela par mon amie Italienne qui me les a fait découvrir pour « la minestrone », petits haricots à œil noir et à peau très fine que je trouve au rayon des produits étrangers parfois) déjà cuits que j’ajouterai au dernier moment.
Etc.
Bref, un emploi du temps qui occupe sans difficultés et laisse penser aux amis et aux projets…
Et aux histoires…. La voilà….
3- LE PIANO VIOLET.
C’est curieux, depuis hier il ne peut se retirer ce piano de la tête… Sans cesse sa pensée y revient, comme s’il y avait là un message à comprendre… Mais il n’y a rien à comprendre !!!
Il n’en a même pas parlé à Lyna, cela ne s’est pas trouvé… Mais en fin de journée, c’est poussé par une puissance irrésistible qu’il part dans la direction de la rivière et cette fois, d’un pas rapide, comme à un rendez-vous…
Il n’est plus loin de l’endroit où est installé l’instrument et il a un pincement au cœur car quelqu’un est déjà là à jouer et, chose curieuse, il joue, sans virtuosité mais bien, les petits morceaux de la méthode pour enfants que lui-même jouait hier….
Du coup après ce premier pas de recul puisque la place est prise, il se décide à avancer et rencontrer le personnage.
Quelle ne fut sa surprise !
C’est l’enfant qui s’était enfui hier ! Il ne l’avait pas beaucoup vu, mais il en est pratiquement certain, c’est bien lui !
Un petit garçon de 7 ans environ, noir de peau et de cheveux, vêtu d’un T-Shirt si grand qu’il lui fait comme une robe dont seul l’ourlet de son short long dépasse.
L’enfant est si appliqué qu’il n’entend pas John arriver avec la plus grande discrétion, et c’est quand l’homme lui pose la main sur l’épaule que l’enfant sursaute prêt à s’enfuir. Mais John a anticipé le reflexe et maintient gentiment le gosse sur le tabouret.
-« C’est bien ! Tu connais ces exercices !
L’enfant lève vers lui des yeux ronds et de la tête fait signe que non…
- Comment ? Bien sûr que tu les connais puisque tu les joues !
L’enfant se tourne légèrement vers John et avec ses mains montre tour à tour John, le piano, son oreille et ses mains se posent sur les touches.
- Tu ne parles pas ?
Il fait Non de la tête.
-Mais tu n’es pas sourd ! Alors essaie de me dire où tu as appris ces morceaux.
Le gosse reprend le même manège montrant du doigt John, le piano et à nouveau…
Le tabouret est assez long pour deux, l’enfant étant bien mince. John s’assied à côté de lui et joue un petit air simple.
-Tu connais ce morceau ?
Non de la tête mais… l’enfant le joue.
Alors John pianote un air dont il est certain que l’enfant ne l’a jamais entendu ailleurs…. Et l’enfant le répète pratiquement sans faute.
Du coup tous deux s’amusent à jouer l’un après l’autre des petits morceaux très différents en riant.
Le gosse est charmant, visage ouvert et souriant, regard vif et John passe un moment très agréable comme cela fait longtemps que cela ne lui est pas arrivé, un moment de libre innocence.
Mais il se fait tard, il faut rentrer, cérémonieusement pour rire les deux musiciens se saluent, la main sur l’estomac, le dos courbé comme après un concert et John rentre chez lui, laissant l’enfant jouer sur le piano violet.
-A demain !
À suivre…..
Mon correcteur se perd, il ne sait plus si c’est en Anglais, en Français ou en Italien!
Nous sommes à nouveau samedi et le week-end est là. Je vous le souhaite intime et tendre au coin du feu plutôt que joyeux et sportif dehors vu le temps. Mais vous faites comme vous voulez du moment que vous y prenez plaisir !
Je vous envoie, par signaux de fumée, l’expression de mon affection la plus sincère !
LN.... Une fourmi de 18m ça n'existe pas! Ca n'existe pas!...Desnos.
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