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15 août 2016 1 15 /08 /août /2016 08:20
papillon-16-08-13-038
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Bonjour les amis d’LN !

C’est dimanche et comme je la tannais pour écrire mon histoire, elle m’a dit : « vas-y « petit Coco », j’ai du raccommodage à faire ! »

En vérité elle ne le fait pas, je vois bien, mais elle ne voulait pas dire qu’elle ne voulait pas travailler !

Ah ! Il faut que je vous signale tout de suite :

« Avez-vous vu la jeune Simone Biles des jeux Olympiques ? »

Voilà, la commission est faite, LN semble époustouflée par cette championne de Gymnastique !

Maintenant à mon tour.

Je me présente, je suis un haricot, Contender et N° 176-2016.

Je sais , bien que n’étant pas de la race des « Cocos », de Paimpol ou d’ailleurs, c’est ainsi que l’on m’appelle et , souvent hélas, « Petit Coco » et ce n’est jamais pour me flatter.

Donc Coco je suis, Monsieur Hollande n’est pas Hollandais non plus que je sache…Ou alors, comme pour moi, cela fait bien longtemps que c’est oublié !

Mon histoire a commencé dès ma naissance, je suis né petit et…Je suis resté petit c’est là l’ennui…Enfin je ne suis pas certain, vous en jugerez vous-même.

Nous, les haricots, naissons tous ensemble dans des quartiers réservés à notre espèce. C’est pratique car nous nous connaissons tous ! Nous sommes installés en rangées séparées par de minces ruelles, ce qui permet aux jeunes et aux couples d’échanger des baisers par les fenêtres du haut par-dessus les passages au sol. C’est pourquoi nous guettons toujours les cantonniers humains pour déblayer les couloirs afin que les plus grandes plantes ne nous gênent pas ! Mais sinon, nous arrivons souvent à en étouffer pas mal par nos propres moyens.

Et c’est donc là, parmi tant d’autres que je suis né.

Mes parents devant le regard navré ou compatissant des voisins espéraient bien que je grandisse pour rattraper le retard, mais hélas ce ne fut pas le cas.

Maman la première me disait : « ne t’en fais pas mon Petit-Coco, je t’aime comme tu es, pour moi tu es le plus beau. »

Mon père cachait son inquiétude, plus bourru : « Coco, redresse toi, étire-toi, fais un effort, tu ne voudrais pas que ta mère ait honte de toi ? »

Mais je savais que ni elle, ni lui n’avaient vraiment honte, ils étaient seulement fatigués de la pression des cousins, cousines, voisins et voisines !

Pour la plupart c’était sans méchanceté, juste pour se sentir plus grands, plus forts :

-Coco, regarde ton cousin comme il est grand ! Tu ne voudrais pas être comme lui ?

-Regarde la petite d’à côté elle est plus grande que toi, cela ne te gêne pas ?

-Mon pauvre « Petit-Coco », tu es bête comme un pois ! Tu écoutes tout ce que l’on te dit et tu le crois !

Oui, il faut que je vous explique, chez nous être bête comme un pois c’est comme quand vous dites bête comme un âne, et je pense que cela vient de la même réaction de jalousie, parce que les ânes pourraient bien être plus intelligents que vous, ils savent vous tenir tête et, par leurs refus, vous sauvent parfois la vie de danger que vous, bêtement, n’aviez pas senti.

La jalousie des haricots envers les pois vient beaucoup de ne pas se connaître vraiment car j’en ai fréquenté un, un retardataire pas plus estimé de ses familles que je ne le suis des miennes, et j’ai bien discuté avec lui qui m’a appris plein de choses que j’ignorais de périodes que je n’aurai jamais la chance de vivre.

En effet, les pois sont plus jolis que nous pour la plupart, brillants, lisses et rebondis, et plus précoces. Si bien que dès que nous arrivons ils fichent le camp et les haricots pensent qu’ils fuient notre compagnie par mépris. Ils ne fuient pas ! Ils ont fini leur temps….

A être différent, ou l’on se torture, ou bien on pense à autre chose.

C’est ainsi que je me suis intéressé à ce qui se passait autour de moi, plus que ne le font mes parents et amis.

  • Tu ne devrais pas fréquenter ces papillons, ils n’ont pas de cervelle !
  • Fais attention ces insectes te feront du mal !
  • Méfie toi tu ne sais pas ce que c’est…

Que d’avertissements !

Mais les papillons ne nous veulent pas de mal ! Leurs chenilles ne sont pas dangereuses pour nous ! Les pucerons parfois exagèrent, mais surtout quand les humains ont assassiné les rouges et noirs gendarmes si vigilants d’ordinaire ou les coccinelles qui disparaissent!

Bref j’apprenais de mes amis des choses que mes compagnons ne connaissaient pas, bien trop occupés à la concurrence et se préparant au grand concours de fin de saison et aux élections finales.

Sachant que je n’avais aucune chance d’être choisi, j’étais bien tranquille !

Malgré tout je ne voulais pas faire honte à ma famille, aussi faisais-je des efforts pour me conformer aux lois du groupe !

Mais je m’amusais également beaucoup !

J’aimais bien la petite qui logeait à la ferme. Ce n’était pas leur fillette, elle était « prêtée » en quelque sorte.

Elle venait jouer dans le jardin et parfois grignotait une carotte sans même la nettoyer plus qu’avec son mouchoir ! Mais je ne l’ai jamais dénoncée car je savais bien que cela ne lui ferait pas de mal !

Un jour, s’amusant à ramasser des feuilles fanées de haricots et laissant échapper l’une d’elles, elle s’aperçut que la feuille s’agrippait à son petit pull. Elle était trop mignonne à observer cette gamine ! Très très concentrée, sérieuse, elle posait, décollait, reposait, redécollait la feuille de ses petits doigts maladroits, puis après un petit temps de réflexion, elle s’amusa à la découper et à se la remettre sur la poitrine. Elle fit plein de carrés de différentes teintes de vert à brun qu’elle déposa les uns à côté des autres en un beau décor camaïeux , et toute fière couru montrer son œuvre à la fermière !

Mais décidemment les trouvailles ne sont pas plus appréciées chez les humains que chez les haricots, la dame, fort mécontente, se dépêcha de tout arracher et jeter en brossant la poitrine de la petite qui restait éberluée !

Nous arrivions fin Août, beaucoup de nos membres avaient été emportés à leur destin dont nous ne connaissons absolument pas la forme. Allaient-ils au ciel ? Partaient-ils en voyage ? Nul n’est jamais revenu nous le dire en dépit de prêcheurs qui nous racontaient de jolies histoires sans que nous sachions si c’était vrai ou non.

Mais vint le moment des élections. Qui serait choisi ?

La fermière et son mari arrivèrent et vinrent nous observer étroitement :

-Celui-ci est bien beau, on le garde pour le grain…

-Celui-là est trop maigre

-Celui là un peu vide

-Celui-là ? ah oui on le garde il est magnifique…

Et ainsi de suite. Les élus se gonflaient d’orgueil car leur descendance verrait le jour l’année prochaine et les autres, les refusés, rejoindraient les disparus.

La dame approchait de mon coin, les copains commençaient à ricaner…

-Celui-ci on le garde

Celui –là non

Mon cœur battait à tout rompre bien que je ne me faisais pas vraiment d’illusion, mais… L’espoir est tenace !

Celui-là oui, celui-là oui, non pas celui-ci…
Et ils passèrent au-dessus de moi sans même un regard
!!!!

C’était la pire des insultes ! Ils ne m’avaient même pas remarqué, pas vu ! Les méchants, car il y en a aussi dans les haricots, rigolaient à gorge déployées, mais quelques filles plus tendres me consolaient en disant que c’était tant mieux et qu’oublié, peut-être je pourrais me semer tout seul ? Pas bête mais moins que certain car nous savions que le froid de l’hiver nous tuait !

Après cette grande sélection, je suis resté caché parmi les élus tout un temps alors que nous commencions à nous dessécher.

Jusqu’au frais matin où la dame vint nous ramasser.

Elle avait un grand panier dans lequel elle jetait les gagnants un à un après avoir rejeté les pieds racornis et secs sur le sol..
Arrivée près de moi elle arracha mes voisins ce qui dévoila ma présence et alors que mes cousins riaient sous cape se demandant comment elle se débarrasserait de moi, la dame s’arrêta un mom
ent.

Elle me regarda, me prit dans sa main…
J’avoue, j’avais un peu honte, petit et plein de tâches, seul dans ma cosse, je n’avais pas grand-chose d’un contende
r !!!

-« Henri ? Tu veux venir s’il te plait ? »

Le fermier arriva :

-Regarde ce haricot ! En as-tu déjà vu de pareils ?

-Ah non ! Il est bizarre !

-Bizarre, Dit qu’il est magnifique ! Je vais le garder pour moi ! Je le mettrai avec mes fleurs !

-Oh ben si tu veux ! »

Un peu plus tard un ami savant est venu à la ferme et la fermière m’a montrée au monsieur très sage.

Et j’ai tout entendu, il a expliqué que c’étaient mes amis les papillons et autres insectes qui m’avaient apporté ces couleurs, sur la cosses et sur l’unique grain que j’étais, teintes sans doute héritées d’immigrants venus d’Espagne ! Il est vrai qu’ils m’en avaient parlé de ces haricots d’Espagne si beaux !

Madré !

Maintenant je suis dans une boite sur son bureau et au printemps prochain je serai parmi les roses et les coquelicots et je compte bien faire à cette fermière plein de haricots de toutes les couleurs !

Alors, différent ? Il y aura toujours quelqu’un quelque part pour vous apprécier pour qui vous êtes!

Là-dessus, je remercie LN de m’avoir prêté son ordinateur mais elle a du courrier auquel répondre, je laisse donc la place et je vous embrasse tous !

Et moi aussi chers amis, je vous embrasse bien fort, chacun de vous !

LN

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