Mon ami les vents….
Non, ce n’est pas une erreur, j’ai bien écrit
« MON ami LES vents… »
En effet il n’y a qu’un seul vent !
Les hommes lui donnent des noms chaque fois différents
selon qu’il vienne du nord ou du sud, qu’il soit tendre ou brutal, qu’il soit asiatique ou américain, Chti ou Provençal, chute de pluie des moussons ou souffle brûlant les moissons, mais il est
le même, capricieux, changeant, caractériel et tellement actif qu’il vient de l’autre bout du monde, du sable du Sahara dans les cheveux, se secouer sur ma toile en Limousin en quelques
instants ! Il est imprévisible, tour à tour utile ou nuisible, il est doux ou bien fou, il est tout cela à la fois et il est le vent.
Savez-vous que le vent est jaloux ?
A la grande création toute chose eu sa couleur, sa
forme, sa matière. Même l’eau que l’on dit incolore a sa façon de se faire voir en reflétant ce qui l’entoure.
Mais le vent devait être occupé à courir au diable selon son habitude et quand il est arrivé… Trop tard ! Il n’y avait plus ni forme, ni matière, ni couleur à lui donner.
Il a demandé, supplié, réclamé, crié, hurlé même, mais
rien à faire…
Et c’est pourquoi le vent est toujours plus ou moins
en colère ! Il est frustré !
Vous pouvez regarder les roses, les rochers, les
oiseaux et même l’eau…Mais vous ne pouvez pas voir le vent !
Alors il a trouvé sa façon, comme un enfant mécontent
tape du pied, il bouscule, il souffle, il balance toute chose sur son passage, il effleure, il caresse mais aussi il mord, il casse et fracasse selon
ses humeurs et nul ne peut plus l’ignorer.
Quand les Mickey et les Donald ont bousculé nos nuits
de feux d’artifices je me suis adressée à lui :
-« S’il te plait, toi qui as tout vu dans le
Monde, emporte moi dans un endroit calme et beau pour y finir mes jours ! »
Il a fallut longtemps, mais de fil d’araignée en
aiguille de pins, le vent m’a balancée comme une trapéziste à travers le pays et un beau soir j’ai atterri dans une sorte d’entonnoir de prairie entre des forêts de conifères.
La nuit descendait déjà et je n’ai pas vu grand-chose.
Mais le matin, quand j’ai ouvert les yeux et regardé, ébahie, autour de moi, j’ai su que c’était Là…
Je ne peux pas vous décrire en une seule phrase
l’émerveillement que j’en reçu, mais j’ai entrepris, de détails en détails accumulés, de faire un carnet de voyage où je noterai, une par une, les découvertes que je ferai lors des explorations
de mon nouveau territoire.
Mon Soleil y vient le plus souvent possible, le Vent
n’est jamais bien loin, et mon goût pour l’observation va être satisfait !
Alors, si vous voulez me suivre, ce sera avec plaisir
et fierté que je vous servirai de guide !
Hélène Porcher l’Araignée.
Aujourd’hui les feuilles entrent dans le 3e
âge, celui de la retraite. Toute leur vie elles ont été au service de l’arbre, fidèles et besogneuses en chlorophylle. Elles n’ont jamais failli à
leur charge. Mais maintenant elles sont à la retraite. Enfin libres !
Elles savent que c’est pour bien peu de temps, la mort
sera vite arrivée et déjà elles ont bien moins de forces et de capacités, mais pour ce temps si court qui leur est alloué elles peuvent enfin se détacher des branches qui les tenaient
prisonnières et s’envoler aux quatre horizons sans honte et sans regret, vivre intensément cette période comme un cadeau et affiner leur savoir avec de nouvelles connaissances acquises
fébrilement au long de leur dernier voyage.
Bon voyage les feuilles !!!
Hélène Porcher ce 3 novembre 2011