Bonjour à tous!
Alors, voulez-vous en revenir à hier, dans la salle des fêtes au repas des Ainés ?
Allons- y ! Suivez-moi :
Quand nous entrons par les grandes portes vitrées dans cette salle claire, nous sommes bloqués par un peloton bourdonnant de gens qui se congratulent et des abeilles diligentes qui préparent le nécessaire pour cette journée.
Bonjours et bisous s’échangent agréablement, plaisir pour moi de retrouver une fois l’an, depuis plus de 25 ans, des personnes sympathiques…
Tournez la tête vers la droite et là, des enfilades de tables de blanc vêtues en deux rangs parallèles aux murs. Les assiettes blanches brillent autant que les verres, un à vin, un à eau.
Le centre des tables est parcouru par un alignement de présentations fleuries, chaque année différentes et pleines d’idées et de soin.
Cette année ce sont des bouteilles dissimulées dans un rouleau de papier dont je vous reparlerai, seul le haut du col des bouteilles dépasse. Jaillissent jonquille, branche de forsythia, tulipe qui prolongent la verticalité de l’ensemble avec un côté bouquet japonais, ikébana. Le col de la bouteille, qui sans doute est fragile de la gorge, porte une petite écharpe d’étoffe imprimée de fleur et nouée négligemment sous le menton.
Les papiers qui entourent les bouteilles sont les mêmes qui supportent les menus, et dont la couleur est reprise en harmonie avec les serviettes en papier dans des tons de citron-vert à vert soutenu, parfois quelques bruns pour éviter la lassitude visuelle.
Et ces papiers utilisés pour les « vases » et pour les menus sont….des pages de vieilles chansons françaises que nous avons apprises dans notre enfance, à la Claire Fontaine ou la Paimpolaise etc…Chacun ayant en face de lui une chanson différente.
A côté de chaque assiette un joli petit œuf en chocolat.
Petit à petit chacun s’assoie après s’être frotté le museau sur des joues amicales.
Petit incident contre lequel nous ne ferons pas mauvaise mine, Michel avait gardé ma place près de lui comme toujours, mais un monsieur est venu ensuite pour dire qu’il aurait réservé ces places pour des amis et que je n’avais qu’à me mettre en face. Nous n’aimons pas être séparés, même pour être en face, mais nous n’allions pas gâcher l’atmosphère par une querelle puérile !
Et puis du coup, je me suis trouvée à côté de ma voisine –amie nouvelle que j’apprécie de plus en plus, si bien que nous avons pu bavarder un petit peu pour mieux nous connaître.
Très vite avec les apéritifs sont arrivés des assiettes de petites choses salées à grignoter.
Arrêtez chers amis, je vous entends taper des pieds : Le menu ! Le menu !
Ça vient :
Je ne vous fais pas la liste des alcools et vins auxquels je ne connais rien mais croyez-moi il y avait de tout pour tous.
Tout le repas a été confectionné par les édiles et leurs abeilles de bonne volonté ! Notez-le ! Et parfois même avec les produits de certains jardins.
Potage. Délicieux avec un fond de potimarron.
Pain de poisson : Une belle tranche qui à elle seule faisait mon repas ! Présentée avec de la mâche, un peu de mayonnaise maison, et des petites tomates cerise.
J’ai eu double ration de mâche car mon mari n’aime pas la verdure crue, youpi !
Et ce pâté de poisson a été pour moi un véritable régal ! Vous savez combien j’aime le poisson et c’était bien parfumé, délicieux.
Le trou normand avec de la glace et de l’alcool de poire, pour nous glace sans alcool pas de problème.
Blanquette de veau fort bien présentée avec un mamelon de riz cuit à point, ni trop, ni trop peu. Bon, la viande je n’y tiens pas trop et en plus je n’avais déjà plus faim, mais la sauce était fameuse, avec des champignons de Paris, le riz pataugé dedans c’était parfait.
C’était servi avec des tourtous spécialement préparés par Monsieur le maire !
Fromages auxquels je n’ai pas touchés. Le plateau garni circulait.
Et le dessert !
Des petites aumônières, faites par Maryse si je ne me trompe pas car je n’entendais pas bien les explications du maire au sujet de qui avait fait quoi. Des crêpes de blé, moelleuses et légèrement sucrées, liées au col par un collier de papier d’alu et qui cachaient en leur sein une glace arrosée d’un coulis de caramel.
Léger, frais, délicat et si joli.
Avec le papier alu Michel nous a fait, à sa voisine et à moi, de jolis bracelets ! ;-)
En attendant le dessert un monsieur avec une voix magnifique et le sens du rythme nous chantait des chansons du terroir qu’il connait par cœur et….
Et avec son micro s’approchait des personnes une à une et leur demandait de chanter la chanson qui était sur leur menu ! Certains, surtout les hommes, se dégonflaient, mais certains courageux essayaient. Comme ça, au débotté, des refrains qu’ils connaissaient pourtant, ils ne retrouvaient pas l’air tout de suite aussi arrivait-il que ce soit complètement à côté, parfois c’était chanté horriblement faux, mais tout était fait dans la bonhommie et si nous riions c’était en partageant et certainement pas pour se moquer ! Certains se sont très bien débrouillés, grosse voix rauque d’homme ou faible pépiement harmonieux de femme âgée. Un gendarme a pris sur lui le courage de tourner cela à la blague et nous a défilé la sienne de façon à ce que nous soyons tous pliés de fous-rires !
Une jeune femme bien jolie du tout aussi joli nom de Laetitia, a joué de l’accordéon, avec quelques hésitations car elle est débutante, mais je trouve cela encore plus sympathique et courageux, ce n’est pas pour se faire admirer, mais pour animer l’instant pour tous.
Tout était fait dans une simplicité je dirais « familiale ».
Et là…Intermède…
E effet nous étions le 19 mars et c’est l’anniversaire de la fin de la guerre fratricide avec l’Algérie.
Aussi nous sommes nous, pratiquement tous, déplacés, vêtus car si le soleil était chaud le vent par contre était glacial, et sortis derrière Monsieur le Maire, les gendarmes et avons retrouvé les responsables de la FNACA qui arrivaient.
Quelques bisous et poignées de main avec les nouveaux venus.
Monsieur le Maire et Mme Breuil ont déposé les gerbes de fleurs au son de la musique militaire diffusée par un petit haut-parleur mobile, nous avons respecté une minute de silence , ensuite Monsieur le maire a lu, très vite sans l’assistance du haut-parleur qui s’est mis en grève, un discours où il a bien fait attention de n’oublier aucune des catégories de victimes qui ont souffert de ce conflit.
Et puis nous sommes revenus prendre le café, le champagne pour certains et un bel œuf en chocolat, le mien était entouré de papier brillant mauve !
Encore quelques bavardages, avant un très modeste coup de main pour débarrasser, laissant tous ces bénévoles travailler pour nous.
Une agréable journée qui nous a fait rentrer chez nous avec le sourire et le cœur léger…mais l’estomac bien plein !!!
Michel a tout de même voulu manger une soupe le soir mais moi j’étais rassasiée !!!
Voilà, vous savez tout et j’espère que vous avez le même plaisir offert aux anciens dans votre entourage…
La semaine recommence, je vous la souhaite ensoleillée et productive et je vous embrasse tous !
LN